Art ésotérique

Art ésotérique

Shomyo

Shomyo

Le Shomyo renvoie principalement à l’action des moines qui attribuent une mélodie aux écritures bouddhistes, et qui entonnent ces chants dans le cadre de rites ésotériques.

Au cours de ses voyages à la recherche d’écritures bouddhistes, Nagarjuna (le troisième patriarche du bouddhisme Shingon, connu sous le nom de Ryujo en japonais) découvrit une pagode d’acier dans le sud de l’Inde. Là, il entendit une mélodie qui s’échappait de la porte de la tour, et dont l’écho vivrait dans toutes les directions. Nagarjuna réalisa que cette mélodie était une des façons d’exprimer la vérité universelle qui résonne dans tout l’univers. Appelant cette musique un chant de « louange » (san), il décrivit le processus d’apprentissage de cet enseignement comme un acte de joie. Dans le Shomyo moderne, « san » continue d’être une mélodie populaire.

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Dans l’Inde d’autrefois, il existait cinq sciences. Silpasthanavidya traitait des arts et des mathématiques, Cikitsavidya de la médecine, Hetuvidya de la logique, Adhyatmavidya de la philosophie et Shomyo de la phonologie. Le Shomyo indien, axé sur l’articulation et la sonorité, revêtait deux formes : la « cabdra » (voix) et la « vidya » (connaissance). Appliqué aux écritures, nous découvrons que le type de Shomyo pratiqué aujourd’hui existe depuis très longtemps.

Né en Inde, le Shomyo s’est répandu en Chine puis au Japon avec le bouddhisme. Les chants composés en Inde sont appelés « Bonsan », ils furent écrits en sanskrit puis transcrits en chinois, si bien qu’il est impossible de comprendre leur véritable signification lorsqu’ils sont lus sous cette forme. En revanche, les chants « Kansan » ont été composés en Chine ou traduits en chinois.

Le Shomyo est un système évolué de musique vocale. Il dispose même d’échelles musicales, de techniques d’expression et de partitions, chacune ayant ses règles spécifiques et complexes.

Le Shomyo se caractérise par une échelle musicale pentatonique, chaque degré étant désigné par un nom comme les « do », « ré », « mi » de la musique occidentale. Ces cinq degrés sont kyu, sho, kaku, chi et u. Ils s’échelonnent sur trois octaves, produisant un total de quinze sons. Les trois tons les plus bas et le ton le plus haut sont considérés comme impossibles à reproduire avec la voix humaine, seuls onze tons sont donc utilisés en pratique.

Les quinze tons sont des échelles répartis en intervalles réguliers.

La mélodie utilisée dans le Shomyo peut être enrichie de plusieurs façons. Ces nuances portent divers noms, par lesquels yuri, iro, sori et atari. Les cordes vocales peuvent être modulées de façon subtile pour élever lentement l’échelle musicale ou arrêter subitement un ton. Les subtilités de ces techniques sont extrêmement complexes.

Bien que le Shomyo soit utilisé comme une forme de chant ésotérique par les moines des temples, il s’agit d’un système musical sophistiqué à part entière, avec des mélodies gracieuses et élégantes, un rythme fort, qui exprime à la fois la joie et la tristesse. Selon le type de cérémonie, les chants sont choisis pour inspirer la joie, le souvenir, et d’autres sentiments.

Le Shomyo utilise des partitions musicales. Appelées « hakase », elles définissent la gamme pentatonique et la forme d’expression à utiliser. En suivant les codes de l’hakase, les artistes peuvent interpréter un style de chant unique.

Par ailleurs, l’apprentissage rigoureux du Shomyo repose sur un point très important – la tradition orale. Certaines indications ne sont pas détaillées sur les partitions, et se transmettent oralement de maître à élève. Cette transmission particulière en marge des écritures, de maître à disciple, est un aspect essentiel des enseignements Shingon et prend un sens plus large.

Le Shomyo pourrait être décrit comme une forme de musique exprimant la joie de recevoir les enseignements bouddhistes ésotériques. Au cours de rites spéciaux, les moines se réunissent dans l’enceinte du temple et font face à Bouddha, embellissant l’événement de chants mélodieux. Avec son système musical formel et très évolué, ainsi qu’une profondeur intérieure basée sur les enseignements ésotériques, le Shomyo perpétue des traditions vieilles de 1 200 ans et représente un composant majeur du bouddhisme Shingon. Sous sa forme chantée, il contribue également à véhiculer la profondeur et la richesse de la vision bouddhiste du monde auprès des profanes.

En plus des cérémonies bouddhistes, le Kongobu-ji propose de nombreux moyens d’aborder le chant Shomyo. Nous vous invitons à découvrir quelle prière mélodieuse vous touche le plus.

Musée Reihokan de Koyasan

Musée Reihokan de Koyasan

Le Musée Reihokan abrite 50 000 biens culturels, parmi lesquels 21 trésors nationaux réalisés au cours des 1 200 ans de la riche histoire du mont Koya. Chacune de ces sculptures et effigies bouddhistes, chacun de ces écrits, est un témoignage physique de la prière et la foi des ancêtres du mont Koya, véhiculant leurs réflexions dans le présent.

Le Musée Reihokan a été fondé en 1921 afin d’héberger et préserver les objets culturels découverts dans les 117 temples de la montagne.

Depuis quelques années, le musée sert également à exposer ces merveilles au public et faire connaître au monde les charmes du mont Koya.

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La valeur religieuse et historique de la collection du musée est incontestable. En outre, les pièces sont des œuvres d’art d’une grande richesse expressive, porteuses d’une dimension visuelle qui transcende le langage et les frontières.

En 2004, les sites sacrés et chemins de pèlerinage des monts Kii ont rejoint le patrimoine mondial de l’UNESCO. Beaucoup de gens du monde entier viennent les visiter.

Le mont Koya considère que la culture bouddhiste ésotérique unique des lieux est un bien universel à partager avec tous. Cet idéal vise à transcender les langues, les cultures et les croyances, et éveiller l’attention d’une population mondiale.

Chacune des pièces hébergées dans le musée Reihokan de Koyasan raconte une partie de l’histoire du mont Koya, entraînant les visiteurs dans le splendide univers du bouddhisme ésotérique.

Musée Reihokan de Koyasan